Au XXIe siècle, dans nos sociétés occidentales, la sexualité est considérée comme un vecteur d’épanouissement. À en croire certains magazines, il faudrait s’envoyer en l’air du lundi au dimanche, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige ! De quoi faire culpabiliser ceux dont la vie sexuelle est inexistante ou peu active. Qui sont les personnes qui ne font pas l’amour ? Est-il réellement possible de vivre sans sexe et d’être heureux ?
Quand vivre sans sexe est un choix
Vivre sans sexualité peut être un choix, momentané ou durable. Les motifs qui poussent à tirer un trait sur le plaisir charnel sont variés :
- Le célibat religieux
- L’envie de se consacrer pleinement à sa carrière professionnelle ou à sa vie familiale
- Le besoin de faire un break après un accouchement
- La volonté de questionner ses désirs ou son orientation sexuelle
- La recherche d’un épanouissement ailleurs que dans le sexe
- Une abstinence volontaire à cause d’une addiction au sexe
Peu de gens semblent comprendre cette décision. Les individus qui ne veulent pas faire l’amour font donc souvent face à de l’incompréhension. Or, il est primordial que l’entourage respecte ce choix, car il n’appartient qu’à la personne concernée.
Quand la non-sexualité est une orientation sexuelle
Il existe des hommes et des femmes qui ne sont pas friands de sexe. Personne ne devrait jamais avoir à se justifier de ne pas aimer ça. Il est inutile de chercher à tout prix des explications en faisant de la psychologie de comptoir. L’absence de désir sexuel n’est pas forcément en lien avec un traumatisme sexuel ou avec le fait de ne pas avoir trouvé la bonne personne. Il peut simplement s’agir d’une orientation sexuelle appelée l’asexualité. Dans le milieu LGBTQIA+, les gens qui n’apprécient pas le sexe sont appelés aces. Il ne faut pas les confondre avec les aromantiques, qui eux, n’éprouvent pas de sentiments amoureux. Lorsque quelqu’un est à la fois aromantique et asexuel, on dit qu’il est aroace.
Quand la non-sexualité est subie
Si certains célibataires ont une vie sexuelle débridée, ce n’est pas le cas de tout le monde. La timidité, le manque de confiance en vous ou une vie familiale/professionnelle chargée peuvent vous empêcher d’aller vers les autres, et par conséquent, d’avoir une sexualité active. Après une agression sexuelle, il n’est pas rare de souffrir d’un syndrome post-traumatique et d’avoir des blocages avec la sexualité. La thérapie est le meilleur moyen d’y remédier. Enfin, le manque de sexe concerne particulièrement les individus isolés tels que les personnes âgées, handicapées ou atteintes d’une maladie.
Les conséquences d’une vie sans sexe
Mettons les choses au clair : vivre sans sexe n’est pas dangereux. La sexualité est naturelle, mais contrairement au sommeil, à la faim et à la soif, elle ne représente pas un besoin physiologique. Cela signifie qu’elle n’est pas indispensable pour votre corps et votre bien-être ! Une sexualité active n’est donc pas une norme à atteindre ou un indicateur de vie saine, loin de là.
Le plus dur à supporter quand on a une sexualité inexistante, ce n’est peut-être pas la frustration sexuelle qui en découle, mais le jugement des autres. Par ailleurs, c’est plus le manque de tendresse que le manque de sexe en lui-même qui pèse.
Vivre sans sexe par choix ou parce que l’on n’a pas envie de faire l’amour peut être une véritable libération. Cela signifie que l’on écoute son corps et ses désirs.
Peut-on être en couple sans faire l’amour ?
Encore heureux ! Le cul, c’est bon, mais ce n’est pas le socle de l’amour ! Il y a des personnes qui couchent sans sentiments et d’autres qui s’aiment sans sexe.
Après quelques années de relation, il arrive que la flamme de la passion diminue et que les rapports sexuels s’espacent jusqu’à disparaître. Deux options s’offrent aux conjoints : pimenter leur vie sexuelle ou accepter la situation telle qu’elle est. L’essentiel est d’entretenir le lien affectif qui les unit à travers la complicité et les bons moments passés ensemble. Si l’un des deux partenaires souffre de cette absence de sexualité, le mieux reste de communiquer et éventuellement de consulter un sexologue avec sa moitié.
Les asexuels, quant à eux, ont plus de difficultés à trouver chaussure à leur pied. En effet, l’asexualité n’est pas une orientation sexuelle qui court les rues ! Heureusement, des plateformes (rencontreasexuels, betolerant, kelove) ont été développées pour les aider dans leur quête de l’âme sœur.
Remplacer la sexualité par autre chose
Vous ne parvenez pas à rencontrer quelqu’un avec qui vous amuser sous les draps ? Vous pouvez toujours prendre votre pied avec vos mains ou avec un sextoy devant un porno, un podcast érotique ou en laissant libre cours à votre imagination ! Si la masturbation solitaire ne remplace pas la chaleur humaine d’un partenaire, elle a le mérite de faire du bien au corps et à l’esprit.
Sachez que vous pouvez cultiver votre passion dans l’amitié, la famille, les projets, les voyages, les hobbys et les combats ! Prendre du plaisir en pratiquant des activités est probablement la meilleure façon de combler le manque de sexe. Soyez curieux et ouvert sur le monde ! Vous verrez qu’il foisonne de jouissances en tout genre. Une belle musique, un film émouvant, un bon plat ou un livre débordant de réflexions provoquent parfois des sensations et des émotions aussi puissantes que l’orgasme ! En plus de cela, dépenser votre énergie dans des choses qui vous tiennent à cœur et qui ne dépendent pas des autres vous permet de vous recentrer sur vous-même.
Si vivre sans sexe est impensable pour vous, plutôt que de vous ruiner en payant des coachs en séduction dont la valeur des conseils est souvent douteuse, tournez-vous vers la thérapie afin d’identifier vos blocages et d’apprendre à les surpasser.
S’il y a une chose que vous devez retenir, c’est que la sexualité doit être un choix libre et éclairé. Il ne faut jamais se forcer à avoir des rapports intimes. Il n’y a pas besoin de raison valable pour vivre sans sexe ! Si vous aimez le cul tant mieux, si vous ne l’aimez pas tant pis !