On l’affirme : la communication est la clé d’un bon sexe ! Alors en matière de BDSM, autant dire qu’elle l’est encore plus. Les partenaires, ou plutôt ici l’esclave et son bourreau, doivent se mettre d’accord. C’est pourquoi, ils établissent un contrat, outil indispensable pour une exploration érotique sécurisée. On l’a exploré pour vous.
Contrat BDSM, qu’est-ce que c’est ?
Par définition, un contrat BDSM est un contrat, bien qu’il ne soit pas tout à fait comme les autres. Il n’a notamment aucune valeur juridique et est seulement à usage privé. Cela étant dit, il engage bien les deux signataires à des droits et à des devoirs l’un envers l’autre au terme d’un accord écrit et signé.
Plus précisément, avant tout acte sadomasochiste quel qu’il soit, le contrat BDSM précise les pratiques auxquelles s’engagent les signataires, les punitions acceptées ou non, les modalités de la relation, ou encore les conditions de révocation du contrat. Tout doit être explicitement écrit de manière à éviter tout désagrément. Car on ne vous apprend rien si on vous dit que les pratiques BDSM sont quand même très engageantes tant pour le corps que pour l’esprit. L’accord doit donc permettre de cadrer l’intensité du cadre BDSM.
D’ailleurs, bien plus qu’un simple document imprimé en double exemplaire pour les deux parties, un contrat BDSM est aussi un accord émotionnel et moral. En effet, on y trouve notamment à l’intérieur aussi bien des pratiques sexuelles extrêmes, des attitudes humiliantes, un déséquilibre entre les partenaires, de l’attente, de la tension, de la frustration, de la douleur….
Pourquoi signer un contrat BDSM ?
Eh non, en matière de BDSM, tout n’est pas permis. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’univers BDSM est loin d’être un milieu qui échappe à tout contrôle. Au contraire, il s’appuie sur des règles et des codes ayant pour objectif d’exclure tout débordement. C’est pourquoi, un contrat est utile.
Le but est donc clair. Le contrat encourage les relations BDSM sûres et consensuelles entre les partenaires souhaitant s’adonner au BDSM avec un contrat formel. En fait, il est un élément clé de confiance entre le/la dominant.e et le/la soumis.e.
Il impose ainsi le caractère négocié et consensuel des pratiques sadomasochistes. D’autres principes font aussi partie du contrat : consentement, non-exploitation et sécurité. Preuve que ce n’est pas parce que le sadomasochisme peut être extrême que l’on fait n’importe quoi.
Un exemple. Les pratiques acceptées dans le contrat peuvent aller jusqu’à des pratiques et/ou des punitions portant atteinte à l’intégrité physique, voire apportant une modification corporelle. Pour autant, l’esclave garde toujours la maîtrise de son corps puisqu’il peut décider à tout moment de stopper une pratique désobligeante, une situation non désirée, voire le contrat. Le BDSM reste un jeu de rôle, sérieux et pour adultes certes, mais un jeu de rôle.
Mais que trouve-t-on dedans exactement ?
Asseyez-vous confortablement et commencez déjà par discuter ouvertement de vos désirs, attentes et limites avant de mettre les choses par écrit.
C’est le moment de passer à la rédaction du contrat ? Soyez le plus clair et précis en reprenant exactement ce que vous vous êtes dit à l’oral. Et si vous n’en avez jamais rédigé (ce qui est fort probable si vous vous intéressez à notre article), sachez que vous trouverez des modèles sur Internet. Il semblerait même que vous puissiez acheter un contrat BDSM sur Etsy…
En attendant, on vous donne les bases de ce que vous trouverez à l’intérieur. Vous êtes presque prêt.e à passer à la pratique.
Quelques formalités
« Le présent contrat définit les règles à la base entre le soussigné possesseur.e de l’esclave (référé par le terme maître ou maîtresse dans le document qui suit) et le soussigné esclave« . On vous avait bien dit qu’un contrat BDSM était formel ! En voici un bon début.
Le contrat détaille ensuite le champ d’application, c’est-à-dire la situation dans laquelle le contrat s’applique (privée et/ou publique) et quelles décisions appartiennent au maître ou à la maîtresse (personnelle, professionnelle, physique). Par exemple, si les décisions sur le physique de l’esclave lui imputent, il ou elle peut décider de modifications corporelles (piercings, tatouages, chirurgie esthétique…).
Enfin, on trouve également en introduction le début et la fin du contrat, en sachant qu’autant le/la maître.sse que l’esclave peuvent mettre fin au contrat, sans aucune justification.
Droits et devoirs du maître ou de la maîtresse
Dans les limites du contrat signé, le maître ou la maîtresse dispose de tous les pouvoirs sur son ou sa soumis.e, de son physique à son sexe en passant par son intellect. Il ou elle peut donc user de toutes pratiques sexuelles ou non, chasteté obligée, punitions et humiliations.
Voici quelques-uns de ses droits : droit d’isolation, droit de location de l’esclave (pour du sexe ou du travail), droit de marquage, droit de modification corporelle, droit de maternité, droit d’établir une relation familiale ou sentimentale en incluant l’esclave…
En contrepartie, le maître ou la maîtresse s’engage à tenir compte des exigences familiales, professionnelles et financières de son ou sa soumis.e. ; doit respecter ses limites physiques ; ou encore se tenir informé de l’état physique et psychologique de son ou sa soumis.e.
Et évidemment, il ou elle ne doit pas utiliser son esclave sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, et lui apporter nourriture et hygiène nécessaire à sa santé.
Droits et devoirs de l’esclave
Tout comme le maître ou la maîtresse, l’esclave a lui aussi des droits et des devoirs. D’abord, il doit accepter la domination, à la base du contrat BDSM établi. Cela implique également de renoncer à sa liberté et à ses droits en se remettant corps et âme dans les mains de son/sa maître.sse. En revanche, pas touche au corps du/de la Maître.sse qui lui, est sacré ! Il ne peut donc le toucher sans une autorisation préalable.
Il doit ensuite accepter de satisfaire, sans broncher, les moindres désirs de son/sa maître.sse. tout en s’exprimant avec respect sous peine de se voir infliger une punition.
Mais, l’esclave est en droit de signaler un manquement d’une ou de plusieurs obligations. Et surtout, il n’y a pas de contrat BDSM sans le fameux safeword pour le ou la soumis.e. Permettant de signaler une situation dangereuse ou inacceptable, il est en effet à la base de ce contrat sexuel.