“Venez vous perdre dans les enfers du désir et de l’exaltation”. Le message de cette nuit Dèmonia du 28 octobre est clair : le fétichisme côtoiera l’horreur pour cette édition spéciale Halloween. C’est dans ce contexte que nous nous sommes immiscés entre les murmures et les claquements de plaisir. Et le moins que l’on puisse dire est que nous ne nous attendions à rien de ce que nous avons vu ce soir-là…
28 octobre, 23 heures, bois de Boulogne. Après avoir bravé les ronces dans l’obscurité de la nuit, nous arrivons enfin aux Pavillons des Etangs. L’esprit habituellement cottage du lieu est ce soir remplacé par une ambiance plus sombre, bien que la chaleur soit toujours là. L’attente se fait sous la pluie et dans le froid. La queue est longue et l’impatience des gens se devine sous leur manteau de ville. Monsieur et Madame tout le monde attendent tout aussi sagement que nous, sans leur tenue de scène et autres apparats BDSM. Mon body en latex sous mon manteau de fourrure crisse à chaque pas, délicatement. La sensation de le porter n’est en tout cas pas désagréable.
C’est enfin notre tour au vestiaire. Nous nous débarrassons de tout ce qui ne nous sera pas nécessaire à l’intérieur, presque tous nos vêtements en définitive. Entre latex, cuir, harnais, ou encore tenues cosplay, les créatures de la nuit sont de sortie. Certaines sont vraiment effrayantes, édition spéciale Halloween oblige. La nuit sera longue et placée sous le signe des enfers. Nous commençons notre déambulation, entre l’immense hall accueillant divers shows et DJ sets et le donjon BDSM dans lequel se trouvent plusieurs installations comme des balançoires, des croix de Saint-André et d’imposantes cages.
La fête bat son plein. Soucieux de ne rien manquer, nous naviguons entre les différents espaces. Dans le couloir intermédiaire, une jeune soumise attend son maître bien sagement, la laisse en bouche ; un homme entièrement nu est à genoux en train de prodiguer une fellation à deux hommes en même temps avant de se faire prendre contre le mur par l’un d’entre eux ; une femme est quant à elle en train de glisser ses doigts dans les fesses d’un homme à quatre pattes, qui la remercie. Nous sommes un peu intimidés mais séduits par cette immense liberté accordée.
Un couple nous aborde. Nous faisons connaissance et allons danser ensemble. C’est aussi leur première fois. Un homme s’approche de moi, il est nu, marche à quatre pattes et a une laisse autour de cou. Il me demande poliment l’autorisation de lécher mes chaussures. Je le laisse faire pendant qu’un autre homme est complètement étendu sur le sol en train de se faire marcher dessus. Une fois son fantasme assouvi, je lui demande sèchement de s’en aller. “Merci maîtresse“, me glisse-t-il avant d’obéir.
Je rejoins mon partenaire et nous retournons au donjon. L’ambiance s’est clairement réchauffée depuis le début de la soirée et les corps, échauffés. Un homme ne porte rien d’autre qu’un cage de chasteté et a le sexe attaché à une cage. Il a l’air de prendre son pied. Une personne trans est en train de se faire prendre en pegging tout en encaissant des claques sur ses fesses, déjà bien rougies par des coups de fouet. Une femme est en train de recevoir un cunnilingus dans une balançoire. Des croix de Saint-André accueillent des corps que des fouets et martinets viennent marquer. Les claquements sont impressionnants. Novices, s’abstenir.
Pas sûre de pouvoir encaisser des coups pareils. J’en suis même certaine. Mon partenaire me regarde amusé. Il me souffle une idée à l’oreille… Nous repérons alors une cage libre. Il m’emmène à l’intérieur et m’attache les mains à la cage à l’aide de menottes qui traînaient par-là. La sensation des barreaux sur ma peau me fait frissonner. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils sont froids ou si c’est l’excitation du moment. Pendant que mes pensées divaguent, les mains de mon partenaire parcourent mon corps en me faisant rougir à certains endroits. Une femme s’approche et demande mon consentement pour me toucher les bras. Elle est délicate.
Déjà 4 heures du mat, nous allons nous asseoir sur un banc, entre le donjon et le hall. Les gens se mélangent, s’embrassent, se font l’amour, se baisent… Chacun s’adonne à son plaisir favori. Les jeux de domination et de soumission vont bon train. Quant à nous, nous étions curieux, nous voilà désormais convaincus. Vivement la prochaine nuit Dèmonia.