Entrer au Sweet Paradise, c’est se prendre un bon coup de chaud teinté d’humour. Quoi qu’il en soit, vous aurez les joues rouges. Entre le spectacle érotico-comico-horrifique Bloody Mary Hotel, les songes de la nuit et le bar à fantasmes, on vous raconte notre perdition. Peut-être y avons-nous d’ailleurs perdu la tête ou notre petite culotte…
Bloody Mary Hotel
C’est un vendredi soir que nous avons poussé les portes du Sweet Paradise. La promesse d’un doux paradis et d’une soirée placée sous l’exaltation des sens. Pourtant, lorsque nous avons reçu le carton d’invitation électronique, le nom de la soirée nous a un peu dérouté : Bloody Mary Hotel. Nous ne savions plus vraiment si nous allions assister à un show érotique ou à un spectacle horrifique.
Pourquoi pas les deux ? C’est en effet la promesse de ce spectacle érotique. Frissons de plaisir et de peur allaient se mélanger, non sans humour ! Désormais assise sur un fauteuil aux codes de l’érotisme parfaitement respectés (du velours rouge), nous étions une spectatrice comme les autres parmi la vingtaine de spectateurs présents ce soir-là, la capacité maximum de la petite salle située dans une cave voûtée. Cave reconvertie pour l’occasion en Bloody Mary Hotel, un établissement hanté des années 30.
Après quelques instants de silence, nous découvrons la “sweetie” (nom donnée aux maîtresses du lieu) Orphée qui endosse le rôle de la majordame de l’hôtel. Elle nous conte, tout en sensualité et dans les détails, l’histoire glamour mais sombre, du Bloody Mary Hotel (rien à voir avec la légende de Bloody Mary dont nous vous déconseillons vivement de dire trois fois le nom si vous tenez à votre vie…). Ici, une histoire d’amour et de jalousie entre un trio, bien interprété par Dune, Manon et Pénélope.
La mise en scène, signée par le scénariste et auteur passionné des questions de sexualité Arthur Vernon, est aussi réussie qu’osée. Le nu vient à point nommé ponctuer les élans théâtraux, plutôt comiques, des sweeties. Quant aux performances – danses lascives et effeuillage -, elles sont exécutées avec talent, classe et élégance ce qui rend l’ensemble du spectacle exempt de vulgarité malgré des scènes très explicites où le spectateur se loge parfois presque entre les cuisses des sweeties.
En particulier pour les spectateurs ayant un bracelet rouge… Car la particularité du show est son caractère hautement interactif avec le public. Si vous le choisissez bien entendu. Avant le spectacle, un bracelet est en effet remis à chaque participant : bleu pour rester un simple observateur, rouge pour participer activement à la pièce et jaune pour un entre-deux. Etant donné que nous ne voulions pas mélanger travail et plaisir, nous sommes restées une simple observatrice, non pas que l’idée d’être les fesses à l’air sur scène ne nous déplaise… Pour le reste, nous vous laissons découvrir.
Songes de la nuit
Après une courte entracte au bar où Orphée, toujours dans son rôle de majordame, nous apporte une petite chaise pour nous asseoir, il est temps de découvrir davantage l’univers de chacune des sweeties du lieu. Chacune, tout à tour, propose ainsi un numéro d’une quinzaine de minutes selon ses goûts et ses spécialités. Pénélope débute fort avec un show autour de la soumission et de la domination. On la voit notamment sur scène mettre de la crème sur son corps nu ou encore se masturber à l’aide d’un vibromasseur, guidée à la voix par un homme qu’elle appelle désormais “Monsieur“. Orphée semble quant à elle apprécier les plumes et la chaleur humaine… Nous n’avons peu de doutes sur le fait que leur jouissance est intense. Théâtre ou réalité ? Après tout, peut-être n’était-ce qu’un songe…
Bar à fantasmes
Un dernier détour avant de rentrer nous a conduit au bar à fantasmes. Inutile de commander un verre ici, partez plutôt sur une adoration des pieds de votre sweetie préférée. On le sait que vous aimez les pieds ! Il est en effet le fantasme le plus souvent demandé (aussi le plus courant). Mais sentez-vous libre de faire assouvir vos fantasmes les plus extravagants. Certains aiment imaginer le contact de la polaire sur le corps nu d’une sweetie ou encore recréer la crucifixion de Jésus en version plus hot. Chacun ses goûts après tout. Pour ce dernier fantasme, l’équipe du Sweet Paradise saura mettre la main à la patte (notamment trouver un lieu et une croix…) pour vous ravir.
Beaucoup de fantasmes sont en fait réalisables, même s’ils dépassent le cadre du Sweet Paradise, tant qu’ils ne basculent pas dans le proxénétisme. Ce soir-là, dans un boudoir, nous avons vu Pénélope disparaître avec un couple. Quant à nous, nous avons retrouvé la pénombre de la nuit, des fantasmes plein la tête.
Adresse : 12 rue Marie Stuart, 75002, Paris.